Les membres de la 7ème assemblée générale d’ALPARC, qui s’est tenue le 21 octobre 2010, ont décidé d’agir : en adoptant la résolution de Zernez, ils se sont prononcés à l’unanimité pour le maintien du rattachement de la Task Force Espaces protégés au Secrétariat permanent de la Convention alpine. Ils ont ensuite répondu à la demande expresse formulée lors de la 11ème Conférence alpine de 2011 de renouveler cette décision conformément à la 9ème Conférence alpine et ont appelé tous les États alpins à participer largement au cofinancement de cet instrument international et intergouverne-mental unique d’ALPARC.
Le Comité permanent de la Convention alpine n’a pas fait preuve d’un grand enthousiasme et a finalement décidé, lors de sa 44ème réunion les 28 et 29 octobre 2010 à Innsbruck (A), de ne prolonger l’accord-cadre sur la Task Force Espaces Protégés (TFEP) que jusqu’à fin 2013. Le Comité permanent a donc recommandé au Réseau alpin des espaces protégés et au Comité de pilotage international de définir, d’ici la 12ème Conférence alpine, la meilleure solution pour assurer la continuation des missions de la Task Force après 2013, en s’appuyant sur le rapport présenté par la France.
La 11ème Conférence alpine qui s’est déroulée début mars 2011 à Brdo (SLO) a confirmé cette recommandation. Plusieurs États alpins y ont par ailleurs fait savoir que pour eux, il n’était pas question qu’ALPARC reste rattaché au Secrétariat permanent et que cette position n’était pas négociable.
Le rapport rédigé en juin 2009 par la France sur la Task Force Espaces protégés (TFEP) a examiné de nombreuses possibilités. Au final, seules trois formes de statut juridique s’avèrent appropriées pour permettre la survie de la Task Force après 2014 :
- L’association transfrontalière ou interrégionale (droit national des associations),
- Le Groupement européen de coopération territoriale (GETC) et
- La prolongation du rattachement au Secrétariat permanent de la Convention alpine.
Réuni les 17 et 18 février 2011 à Triesenberg (FL), le Comité de pilotage international (CPI) d’Alparc a créé le Groupe de travail « Futur d’ALPARC », chargé de réfléchir aux questions du statut juridique et du financement de la TFEP. Ce groupe de travail se compose d’un président, Michael Vogel (D) ; de deux vice-présidents, Alain Brandeis (F) et Bruno Stephan Walder (CH) ; ainsi que des membres Hermann Stotter (A), Christian Schwoehrer (F), Massimo Bocca, Elio Tompetrini (I) et Martin Šolar (SLO).
Jusqu’à présent, le groupe de travail s’est réuni à trois occasions, le 20 avril et le 12 juillet 2011 à Chambéry et le 25 octobre 2011 à Berne. À chaque fois, l’équipe de la Task Force était représentée par différents membres. La première réunion a porté sur l’analyse de la situation et les différentes options possibles, et l’opinion de l’équipe de la Task Force a largement été prise en compte.
Lors de la deuxième réunion, le groupe de travail a examiné la position de chacun des États alpins, étudié leurs visions, objectifs et propositions quant aux thèmes prioritaires pour l’avenir d’ALPARC, a défini la valeur ajoutée apportée par ALPARC aux espaces protégés alpins et à la Convention alpine, et a établi une stratégie d’action et de communication pour les actions à venir. Il est clairement ressorti de cette séance de travail qu’ALPARC doit, en toute conscience, redéfinir son profil plus précisément et passer à l’action afin de mieux cibler son évolution future.
Fin juillet 2012, une discussion poussée avec le Point focal de la délégation française s’est tenue à la Mission Opérationnelle Transfrontalière (MOT) à Paris. Cette organisation est tout particulièrement spécialisée dans l’accompagnement des GETC. Les conclusions que tire la MOT de son analyse des arguments pour et contre l’option 2, à savoir un GETC pour ALPARC, sont sans appel : la création d’un GETC pour le Réseau alpin des espaces protégés représenterait un processus bien trop long et absolument irréaliste à bien des égards.
À la demande du groupe de travail Futur d’ALPARC, le CPI a dont décidé, lors de sa réunion du 20 septembre 2011 à Berchtesgaden (D), de travailler à la mise en place simultanée des options 1 et 3 : la création d’une association ALPARC tout en renforçant les liens avec les organes de la Convention alpine. La résolution prise à Zernez peut donc être appliquée sur le fond, sans prendre toutefois la forme d’un rattachement absolu au Secrétariat permanent.
Au cours de sa troisième réunion, le groupe de travail a proposé une stratégie pour l’avenir d’ALPARC reposant sur trois piliers : les espaces protégés alpins mais aussi les régions concernées en tant que membres d’ALPARC ainsi qu’un Protocole d’accord avec la Convention alpine et ses organes, qui reste encore à élaborer. La priorité devrait être donnée aux thèmes centraux suivants :
- La biodiversité – connectivité – les services écosystémiques,
- Le développement durable au niveau régional – la qualité de vie,
- La communication – l’éducation et la sensibilisation
avec une attention toute particulière accordée aux jeunes dans les Alpes.
Un premier sondage, envoyé par ALPARC aux États membres et leur demandant leur avis sur les thématiques prioritaires sur lesquelles devrait se concentrer le réseau alpin pour les années à venir ainsi que sur ses possibilités de financement, n’a pas reçu de réponse. Dans les prochains mois, la présidence et le directeur d’ALPARC vont donc, partant d’une proposition, discuter avec les différents États alpins, et éventuellement certaines régions, des orientations à adopter pour l’avenir du réseau. Les conclusions de ces rencontres permettront d’affiner dans une large mesure la proposition que le CPI et ALPARC soumettront au Comité permanent à l’occasion de sa 49ème réunion, qui se tiendra fin mai 2012.
ALPARC passe donc une fois de plus à l’action, en dialoguant avec les États membres sur des questions liées aux thématiques et au financement du réseau, en créant une nouvelle association et en proposant aux différents organes de la Convention alpine de travailler en étroite collaboration.
Bruno Stephan Walder, vice-président du Comité de pilotage international d’ALPARC